accompagner l'aidant

Un aidant. Un aidant est toujours présent. Un aidant est un veilleur. D'alerte, du moindre signe. D'abandon, de souffrance. Il porte ce que l'autre ne peux plus porter. Souvent l'espoir car l'autre est dans la douleur. Dans la peur aussi. Alors l'aidant s'oublie. Toujours. Il vit au travers indescriptible de l'autre. Il lit dans ses pensées. Il anticipe aussi. Toujours. Mais jamais du pire. Car le pire n'existe pas, ne se conçoit pas. Ou alors quand tout a été donné. Mais l'aidant ne voit pas cela.

Et l'aidant croit vivre aussi. Il sait mieux que l'autre ce qui est bon pour l'autre. Il organise la vie de l'autre. Il est son ombre. L' aidant à deux corps. Celui de son autre dont il s'occupe physiquement au quotidien, et celui du plus fort, de celui qui vaincra. Le pire n'existe pas.

L'aidant à deux vies. Ou surtout une, celle de l'autre. Sa vie n'est pas le problème, on verra ça après.

Et un jour, le vide. Le vide de l'autre qui reprend possession, ou le vide de l'autre qui s'en est allé. Et l'aidant reviens à sa vie. Se rend compte qu'il a juste survécu. Mais qu'aujourd'hui il faut redonner sens. Et ce corps d'aidant oublié reviens en rappel. Rappel qu'il y avait oubli et négligence de soi. Rappel que l'on n'est jamais rien d'autre que soi. Rappel qu'il y avait des rêves aussi. Rappel que le pire n'existe pas.

Accompagner un aidant, c'est le soulager lui aussi. Lui dire que ce processus est normal. Lui dire qu'il peut décharger ce double poids trop lourd à porter. Lui faire accepter qu'un aidant ne doit pas être négligé. Lui dire que son rôle est important, souvent primordial, mais qu'il ne peut vivre par procuration de la souffrance de l'autre. Lui dire que le pire n'existe pas. Mais lui dire que ressortir sans trop s'être oublié est la clé pour pouvoir repartir...

Retrouver les ressources d'avant pour se reconnecter à soi. Car l'aidant n'est jamais l'autre. L'aidant est juste un aidant. Le pire n'existe pas.